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2017-2018 : Humanités numériques pour l'histoire transnationale de l'art

L’association entre « pays du Golfe » et « culture » est nouvelle, et elle étonne, tant elle contredit l’image habituellement associée aux principautés du golfe Persique. La multiplication des annonces de musées à forte visibilité internationale au Qatar et à Abou Dhabi en a été la forme la plus éclatante ces dernières années. Or, ces musées-miroir, comme l’auteur les appelle, n’ont pas émergé dans un désert culturel. Le Louvre Abou Dhabi n’est pas un « Louvre des sables ». Dès les années 1970, les États de la rive sud du golfe Persique s’étaient déjà tous dotés d’au moins un grand musée national.
En comparant ces deux modèles de musées, Alexandre Kazerouni montre comment de la deuxième guerre du Golfe (1990-1991) est né un nouvel ordre régional qui a non seulement mis à mal l’hégémonie saoudienne sur la péninsule arabique, mais a aussi modifié le rapport de force entre les familles régnantes et leurs sujets. En opérant une plongée dans la vie politique intérieure si mal connue du Qatar et d’Abou Dhabi, Le Miroir des cheikhs donne à voir comment l’adoption des marques culturelles du libéralisme peut nourrir l’exclusion politique des classes moyennes dans un régime autoritaire.

 

Alexandre Kazerouni est chercheur à Sciences Po.

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